DE L'ECOLE DU SERVICE DE SANTE DES ARMEES
DE BORDEAUX
ELEVES DE LA PROMOTION 1993,
Arriver à concilier une carrière militaire exemplaire et une carrière médicale magistrale, inventer un système de sélection psychologique dans la marine et surtout devenir un des maîtres de la psychanalyse en France: tel est l'idéal atteint par votre parrain, le Médecin général HESNARD.
Ironie des lieux, ironie des temps: au 16e siècle, rescapé d'un naufrage, le propriétaire de l'endroit où nous sommes aujourd'hui, fit voeu d'y construire un hôpital consacré aux maladies mentales. Quatre cents ans plus tard, HESNARD choisit la marine et se consacre à la psychiatrie.
Né à Pontivy, au coeur de la Bretagne, le 22 mai 1886, Angelo HESNARD
entre à l'Ecole Principale du Service de Santé de la Marine de Bordeaux le 20 octobre 1905, il y a
quatre-vingt-dix ans. Il est rapidement attiré par la psychiatrie sous l'influence des grands
maîtres bordelais, en particulier Emmanuel REGIS dont il devient l'élève préféré et lui
dédie sa thèse. Après l'Ecole d'Application à Toulon, commence alors un destin hors du commun:
médecin de la marine parvenu aux plus hauts grades, les charges du commandement et de
l'administration ne l'ont jamais éloigné de la compréhension des maladies mentales par le concept
psychanalytique ni de sa passion d'enseigner. Ses responsabilités médicales sont nombreuses: à bord des croiseurs cuirassés Amiral CHARNER et Jules MICHELET, puis à la Première Escadre. Pendant la guerre de 1914-1918, il effectue de nombreux embarquements sur des navires hôpitaux. Ses fonctions hospitalières l'amènent à Rochefort, où il crée le Service de neuropsychiatrie, puis à Bizerte, où il est confronté aux blessés du front de Salonique. Ainsi il apporte une des premières contributions à l'étude du traumatisme psychique de guerre, consécutif aux catastrophes navales ou à l'horreur des tranchées : se penchant tout particulièrement sur l'angoisse qui étreint le malheureux, tassé dans un abri précaire, le casque vissé jour et nuit sur la tête, vivant dans la terreur des alertes répétées, tressaillant au moindre bruit et poursuivi de cauchemars pendant ses courtes périodes de sommeil. |
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Ses qualités pédagogiques ne sont pas oubliées. Professeur dans notre Ecole en 1920 et chargé d'enseignement à la faculté de médecine de Bordeaux, il crée un groupe de recherche psychanalytique. Déjà, avant la guerre de 1914, il avait publié le premier travail paru en France sur la psychanalyse, après avoir découvert FREUD, grâce aux traductions de son frère, attaché militaire à Berlin. Il devient le véritable héraut de ce mouvement psychanalytique. Bien que fidèle aux théories de l'école viennoise, son esprit clair, non dogmatique lui évite de s'enfermer dans l'imaginaire ou dans des fantasmes conscients ou inconscients. Véritable Inventeur de la psychanalyse en France, son humanité lui a toujours évité d'être un polémiste. Les divergences doctrinales et les querelles lui sont insupportables : il prend la défense de LACAN contre ses censeurs.
La bienveillance est pour lui une véritable Ethique, rejettant les instincts
agressifs de l'homme et tous les sectarismes. Son oeuvre est immense, rigoureuse et concrète,
sociale et ouverte sur la vie. Sa place est inconstestée dans la pensée moderne. André BRETON
dit de lui qu'il "promène une lampe dans les châteaux en ruine de l'esprit". Son dernier
ouvrage est tout un symbole : à la remarque de FREUD, disant apporter souvent la peste,
HESNARD sollicite, lui, la tolérance comme la plus haute vertu humaine. Le médecin général HESNARD s'est éteint à l'hôpital maritime de Rochefort le 17 avril 1969, au terme de sa prestigieuse carrière dans le Service de Santé de la Marine et de son rôle éminent dans la psychiatrie française. |
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Elèves de la Promotion 1993, |
Version : 07.12.2004 - Contents : Martine Bernard-Hesnard
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