Remarquable exposé sur la psychanalyse
par le Dr. Picard,
aux Heures de l'Académie du Var.

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Vendredi dernier un nombreux public est venu, salle Mozart, entendre une conférence du Médecin-général Picard, tenue sous la présidence du Commandant Morazzani, qu'assistaient le professeur Gaignebet, chargé des "Heures" et le Commandant Cousot, secrétaire général de cette compagnie.

Ouvrant la séance, le président remercie l'auditoire où l'on note la présence de M. le directeur du service de santé de la marine et passe la parole au professeur Gaignebet, qui annonce qu'il va être taité, ce soir, d'un sujet à la fois scientifique, médical et philosophique par le docteur Picard, spécialiste de ces disciplines.

Celui,ci abordant alors son exposé par l'anecdote pittoresque nous rappelle - ou apprend pour certains - que l'extrêmité de notre boulevard du Littoral mérite le titre de haut-lieu de la psychiatrie par la demeure du médecin-général de la marine Hesnard qui répandit peut-on dire en France cette discipline médicale encore ignorée.

Elle procède par la psychanalyse qui cherche à atteindre à la connaissance de l'homme dans sa totalité. La médecine moderne devient psychosomatique. Autrefois, on pensait que toutes les maladies ne pouvaient que demeurer strictement organiques. On séparait à tort l'âme du corps, survivance pour une grande part d'un certain cartésianisme. Pourtant "pas de lame sans tranchant ni tranchant sans lame" (Confucius).

Les psychiatres sont enfin écoutés après de longs scepticismes. Les asiles d'aliénés devraient disparaître devant "la maladie mentale, drame humain".

La méthode consiste en la psychologie des profondeurs. Le conférencier rappelle l'oeuvre de Freud, mort en 1939, et l'admiration que ce dernier vouait aux expériences de Charcot à la Salpétrière.

Un brillant successeur: Le Docteur Hesnard

Le médecin-général Picard nous en retrace tout d'abord la biographie. Il entretint, de tout temps, des rapports étroits avec les universitaires.

On peut dire qu'en 1926, le mouvement psychanalytique prenait corps en France et que son foyer se trouvait donc au Mourillon d'où il rayonna largement hors de nos frontières.

Poursuivant son développement, le docteur Picard rendit hommage à l'oeuvre de son collègue, le docteur Aubin, auteur déjà de nombreux travaux dans cette science médicale dont notamment "L'homme et la magie"

Le conférencier aborde ensuite la doctrine et l'oeuvre-même du Docteur Hesnard, en premier lieu la connaissance des travaux de Freud, les états névropathiques au cours de l'évolution de l'enfant à l'homme. Le conférencier illustre son propos de quelques exemples. Comment alors déceler les névroses? On y parvient notamment par l'analyse prudente des rêves, des associations d'idées, "les rêves, voies royales de l'inconscient" déclarait Freud.

Il fut bien sûr combattu. Ses adversaires le taxaient de pansexualisme, à une époque évidemment où un voile pudique était jeté sur tout ce qui concerne la sexualité.

L'examen des rapports avec les semblables demeure ensuite riche d'enseignement, notamment l'agressivité. Il existe une pychologie du crime.

Dans une dernière partie, le conférencier montre combien la psychologie enrichit l'art et la culture, et cette fois, rend hommage à son collègue, notre concitoyen, le médecin en chef de la marine Yvan Vard.

Un autre aspect fort grave: la psychanalyse vis-à-vis de la conscience morale. Seuls les mauvais psychiatres restent dangereux.

En conclusion: les Toulonnais peuvent se montrer fiers de leur ancien concitoyen, le docteur Hesnard, qui par ailleurs, aima tant son Toulon et la Provence, paroles qui furent saluées de longs applaudissements.

Eugène Chabot.

République du Var, 13.12.1971

 

 

Version : 15.12.2004 - Contents : Martine Bernard-Hesnard

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