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Entre les pics rocheux mouchetés de vert tendre Au creux d'un brin de songe, où
Böcklin a rôdé, Prends ce sentier obscur, et va sans peur, guidé Par le mugissement toujours
proche du Kandre; |
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Laisse le pré - qu'importe si Mai l'a brodé de boutons d'or? - Poursuis plutôt,
et sans attendre, Car le printemps, ami, n'est que grisaille et cendre Au regard de ce pan
d'azur inarbordé: |
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Jamais tu n'avais vu, poète aux yeux amers, Ô nostalgique amant des ciels et
des mers, Sur ce fond d'arbres morts dans leur gaine de givre |
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S'épandre un lac si bleu, si transparent - cristal Qu'un jour de verre un dieu,
chimiste sans égal Teignit fougueusement avec des sels de cuivre! |