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C'est ainsi que le "Journal des Débats" a qualifié une mesure que
le ministre des Affaires étrangères, en quête d'économie, serait sur le point de prendre en
supprimant le bureau d'études créé à Berlin depuis la fin des hostilités et qui était dirigé
par deux hommes d'une compétence exceptionnelle pour tout ce qui concerne l'Allemagne, le
Pontivyen M. Oswald Hesnard, professeur d'allemand au
Lycée Charlemagne, et M. Marcel Berthelot. |
"S'il détruisait cette organisation, dont les frais sont
modiques et dont les services ont été inestimables",
disent Les Débats, "le gouvernement commettrait une
faute dont il ne tarderait pas à se repentir.
M. Poincaré ne peut pas ignorer l'oeuvre
accomplie par M. Hesnard et ses
collègues; il sait que, sans eux, notre ambassade
n'aurait disposé d'aucun renseignement direct et sûr
et qu'elle n'aurait eu aucun contact avec l'extérieur.
Le défaut d'information est, pour la
diplomatie, une des causes les plus certaines d'erreurs
ruineuses. Nous faisons donc appel à ce sujet au bon sens du président
du Conseil et nous espérons que, frappé par la protestation unanime
de tous ceux qui savent à quoi s'en tenir, il rapportera cette décision, si elle prise.
Certaines économies peuvent être désastreuses.
Celle dont nous parlons le serait sans aucun doute. Il nous en
coûterait cher, un jour, d'avoir sacrifié notre meilleur instrument d'information en Allemagne. Il
est vraisemblable d'ailleurs qu'on serait plus tard obligé de le rétablir,
mais en perdant le bénéfice de la continuité…" |