|
..... Spandau se trouvent deux lieutenants (cf. Zentralblatt für die gesamte Unterrichtsverwaltung, 1920, p.4)? Comment se fait-il que le plus connu des faiseurs de propagande pour les boy-scouts, le Dr. LION, puisse publier, en 1920 sa brochure: Wie werde ich Pfadfinder? en mentionnant son titre: Oberstabsarzt und Brigadearzt der Reichswehr? Alors que les Universités ne doivent avoir aucun lien commun avec une autorité militaire (art.177, alinéa 3) comment se fait-il que le Gouvernement allemand, à notre connaissance du moins, n'ait pas encore dissous ce Reichausschusz für Akademische Berufsstände qui réunit des fonds afin de constituer l'Akademischer Heimatdienst, c'est-à-dire afin de faire des envois d'argent, de livres et de brochures aux étudiants entrés dans la Reichswehr, en vue de la propagande nationale dans l'armée ("um ihren Kameraden von deutscher Art und Arbeiten zu berichten"; voir l'annonce parue sur la couverture de la Deutsche Akademische Zeitschrift 30 Août 1919)? Comment surtout expliquer que le puissant Reichausschusz für Leibesübungen puisse être subventionné par des régiments (ainsi que cela est affirmé dans le Jahrbuch der Turnkunst, 1920, p.70) et compter chez lui des représentants du Ministère de la Guerre ainsi que nous le lisons dans le programme de la fête du Stadion qui eût lieu le 17 Octobre 1920?
D'une façon générale ce qui met en péril l'article 177 du Traité, c'est que l'Allemagne reste fidèle à l'idée de l'armée éducatrice de la nation. C'est dans la plus haute école allemande, dans la Hochschule für Politik qui vient d'être fondée à Berlin, que le Professeur RUEHMANN, faisant cet hiver un cours d'instruction civique, annonce (p. 31 du programme) que parmi les organismes capables de développer le sens de l'Etat, il étudiera d'abord la presse, les associations et l'Eglise, mais ensuite l'armée. Ainsi subsiste en Allemagne une doctrine de sociologie militaire. L'armée éducatrice de la nation - c'est une idée singulièrement voisine de la nation armée. Or cette dernière idée est, en Allemagne, vieille de plus de cent ans; elle est conforme au génie allemand, et il est évident que la Révolution de 1918 ne l'a pas détruite, car la moindre habitude des choses de l'histoire nous apprend que le caractère d'un peuple, même sous le coup d'une catastrophe, ne se transforme pas en quelques jours.
Novembre 1920.
Version : 09.01.2005 - Contents : Marzina Bernez-Hesnard
Codewriter: Visual Basic Application - Programmed by : Marzina Bernez
Webdesign & Copyright : Marzina Bernez
URL http://bernard.hesnard.free.fr/Hesnard/Oswald/oHesnard62.html