19 Août 1918

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Je suis arrivé ce matin à Norfolk après un voyage mouvementé; sur le bateau je dormais comme un bienheureux, quand tout à coup j’entends du bruit dans ma cabine; je saute de mon lit; mais pas encore bien réveillé et un coup de roulis m’envoie promener vers la fenêtre.

Je me suis tout de suite rendu compte que mes objets de toilette que j’avais bien disposés sur la tablette hier soir avaient été trouver le parquet, par miracle rien de cassé. Il était à ce moment 3h ½ du matin et le roulis devenait plus fort au fur et à mesure que nous descendions la Chesapeak Bay que finalement je n’ai pas pu me rendormir; je me suis laissé bercer tranquillement; parfois j’avais la tête plus basse que les pieds; ce sont les petits inconvénients de la navigation.

Aussitôt arrivé, je me suis occupé de mes affaires, de façon à tout liquider demain car il faut que je sois à Washington mercredi matin.

Je comptais trouver mes deux bateaux au quai de Lamberts Point; bien non, il y en avait un en rade et il ventait dur. Dans l’embarcation qui m’a conduit, j’ai été plutôt arrosé; heureusement que j’avais eu le soin d’emporter mon imperméable, le Capne de l’Antoinette qui avait voulu m’accompagner sur le Montmorency a été arrosé pour la peine pour ne pas perdre l’habitude de la petite navigation, j’ai gouverné pendant ce petit voyage, et j’ai laissé les matelots ramer.

Après avoir déjeuner sur le Montmorency j’ai regagné la terre, où même sérénade s’est représentée; c’est amusant de recevoir les embruns.

Demain j’irai terminer mes petites affaires sur Antoinette et comme c’est assez loin de la ville je déjeunerai à bord; toujours très bien servi.

Le grand vent qui régnait depuis la nuit dernière a tombé un peu ce soir, j’espère que demain il fera beau; cela n’a pas fait de mal car la température a tombée et l’on est plus à l’aise.

J’envoie par ce même courrier des cartes postales de Norfolk, je pense n’avoir oublié personne à moins que la Poste en égare.

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