Ce Mémento est présenté pour servir à la préparation
de l'Homélie par le célebrant.
A l'automne de 1941, il y a cinquante ans, les temps étaient difficiles, en particulier pour les Français. La défaite de nos armes et l'armistice de juin 1940 les avaient accablés. Quelques uns en avaient rejeté jusqu'à l'idée mais cela ne signifie pas que le plus grand nombre s'accomodait d'un sort qui consacrait la ruine de leurs espérances.
Les Marins étaient, tout autant que les autres, accablés par les événements. Bien plus, ils avaient subi des attaques dont ils n'avaient jamais pensé qu'elles fussent possibles. Cela signifiait pour eux, beaucoup de sang versé avec, en outre, le chagrin d'avoir perdu tant de camarades, certes morts pour la Patrie, mais sans autre raison que celle de l'exemple donné du sacrifice dans l'accomplissement du devoir.
Le drame de MERS EL KEBIR est dans toutes les mémoires mais il n'a été que le plus marquant dans toute une série d'épisodes douloureux.
Cependant, si les Marins étaient tristes, à la fin de 1941, ils ne succombaient pas à l'accablement. Plus tard, ils sauront d'ailleurs le montrer, et de la plus belle façon, en prenant toute leur part des longs combats qui permirent la libération.
En attendant, ils avaient la ferme volonté de rester actifs au service du Pays. La mer n'a pas de frontières, le marin ne se compare pas, et l'aventure, au sens noble du mot, pouvait encore s'offrir à eux, même en ces heures sombres.
L'aventure, pour nous, c'était partir vers des missions dont nous ne savions rien mais où nous nous engagions d'enthousiasme parce qu'il ne s'agissait de rien d'autre que de "servir".
Enthousiastes, certes nous l'étions lorsque nous sommes partis de TOULON, le 21 novembre 1941, il y a exactement cinquante ans, sur un Croiseur Auxiliaire qui sera le "BOUGAINVILLE" et que commandait le Capitaine de Frégate Marcel FONTAINE. Nous étions tous volontaires.
Qui n'aurait suivi un tel chef? Jeune encore, surtout pour la fonction, prestigieuse vu les circonstances, il n'avait que 41 ans, le Commandant Marcel FONTAINE était déjà auréolé de gloire et chacun reconnaissait en lui l'un des meilleurs officiers de la Marine.Il avait le charisme de tout entraîneur d'hommes mais le sein était pur. La violence lui était étrangère. Il n'avait pas besoin de l'éclat pour imposer sa volonté dans l'accomplissement de sa mission.
La vie du "BOUGAINVILLE" sera courte, moins de six mois, mais combien riche d'événements, empreints de joie ou de douleur, tous vécus dans le climat de fraternité auquel présidait le Commandant FONTAINE. Il n'est que de les évoquer pour souligner sa personnalité exceptionnelle et son sens de l'humain qui confinait à la véritable charité.
Version : 02.12.2007 - Contents : Martine Bernard-Hesnard
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