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Adieu au Commandant du CIRAM Brest

Commandant,

Le vocatif marin et militaire, que j'emploie pour m'adresser à vous, tient au respect que nous avons de votre personne aussi bien que des règles et usages en matière de salut.

Vous me permettrez, toutefois, de déroger aux principes pour être meilleur interprète des sentiments de ceux qui ont voulu vous entourer.

Comment pourrais-je mieux le faire, sinon en reprenant mon adresse pour vous saluer plus simplement, en vous disant,

Cher Ami,

C'est bien, en effet, de l'amitié que nous voulons, avant tout, vous témoigner. Nos sentiments sont sincères. Ils viennent du coeur. Et ce n'est que justice. Comment pourrions-nous ne pas répondre à l'amitié que vous nous avez portée, sans la mesurer?

Vous êtes un chef et savez commander avec autorité, mais vous connaissez l'art d'allier la fermeté souvent nécessaire à la charité toujours appréciée.

La volonté avec laquelle vous vous êtes appliqué sans relâche à l'exercice du commandement du CIRAM BREST constitue une première preuve et peut-être la plus marquante de l'amitié que vous nous avez portée.

La fonction n'est jamais simple quand il faut gérer des hommes, susciter leur enthousiasme, obtenir leur application, les tenir éveillés. Elle est plus difficile encore lorsque les moyens sont limités dans presque tous les domaines. Il ne s'agit pas seulement des deniers qu'il faut épargner. Le rôle auquel les réserves de la Marine doivent s'attendre aujourd'hui ne peut combler les aspirations que d'un petit nombre. Force est bien de l'admettre, mais cela n'est pas de nature à rendre facile le commandement des réserves.

Nul ne saurait se jouer de telles difficultés que seule une ferme volonté permet d'éluder. Beaucoup sont capables d'une telle volonté et de l'exercer avec intelligence. Vous n'y avez pas manqué, loin s'en faut, mais vous avez su l'accompagner du sens de l'humain qui est en vous. Nous en avons eu le bénéfice dès que vous êtres arrivé à notre tête.

Vous avez d'abord voulu nous comprendre et vouloir comprendre n'est-ce pas vouloir aimer? Aimer, c'est aussi faire comprendre. Vous vous y êtes appliqué, comme je l'ai déjà dit en évoquant le rôle des réserves, et vous l'avez fait aussi largement que possible.

Vous vous êtes particulièrement soucié de l'entretien des connaissances que nous devons avoir pour servir la Marine là où nous sommes placés, qu'il s'agisse des problèmes que posent l'organisation et la gestion du personnel ou de ceux qui dérivent de l'évolution si rapide des matériels et de leur emploi.

C'est pour tout cela que nous pensons que vous avez exercé votre commandement de façon exemplaire.

Nous savons, en outre, que vous n'avez pas ménagé votre ardeur alors que vous êtes frappé dans vos affections les plus chères. Ne m'en voulez pas d'évoquer votre si grave souci, mais sachez que nous sommes conscients de l'effort de volonté que vous vous imposez et qu'il vous vaut notre admiration.

En nous rassemblant autour de vous, alors que vous allez quitter le bord, nous avons voulu vous lancer les hourras de votre équipage.

Permettez-nous de vous en laisser un modeste symbole en souvenir de notre reconnaissance et de notre amitié.

09.03.1987

 

 

Version : 15.01.2008 - Contents : Martine Bernard-Hesnard

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