Les hauts-lieux de la voile:
Le Chili

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Paimpol - Détail de la Belle-Poule
De l'autre côté de l' AMERIQUE du Sud, le CHILI était, lui aussi, très fréquenté par les voiliers. Ils y portaient généralement du charbon et prenaient en retour des cargaisons de nitrate de soude en sacs. Les opérations se faisaient sur rade foraine.

Une rade foraine est une rade mal fermée, forain étant pris avec son sens premier, d'extérieur.

De petits chalands portant une vingtaine de tonnes faisaient la navette entre les navires et la terre et le mauvais temps venant souvent interrompre leurs mouvements, les voiliers restaient un mois sur rade pour charger.

Capitaines et équipages tuaient le temps comme ils le pouvaient.

A bord d'un voilier dont le nom s'est perdu dans l'oubli et que sinon il faudrait taire par charité, le capitaine tenait à honorer à la fois Dieu et la Patrie en faisant arborer chaque dimanche à la corne un magnifique pavillon national. L'équipage n'y pouvait voir du mal, mais il se jugeait trop mal nourri, goûtant difficilement l'alternance des plats de haricots au lard avec ceux de lard aux haricots;

un dimanche matin en montant sur le pont, le capitaine vit pendre à la corne au lieu de nos trois couleurs un immense chapelet dont les grains étaient faits de faillots et les dizaines marquées de couennes de lard.

Sur la rade d' Iquique, il y avait toujours 5 à 10 voiliers en opération; les capitaines s'invitaient d'un bord à l'autre. C'est ainsi qu'un jour l'un d'eux s'en vint à demander des nouvelles d'un collègue, un certain Rosé de St Lunaire.

"Comment" s'entend-il répondre, "tu ne sais pas qu'il est mort l'année dernière, ici même sur rade d' Iquique? Mais cela ne fait rien, si tu veux le voir, tu n'as qu'aller au cimetière; tu le verras, c'est le 4e à droite le long du mur; il n'a pas changé et est parfaitement reconnaissable."

La chose était vraie; le cercueil était placé verticalement selon l'usage local et fermé par une glace. Quant au défunt, il était remarquablement conservé.

Il y a une explication à cela. Aux environs d' Iquique, l'air est fortement salpêtré et cela arrête la décomposition des corps qui se momifient. Sur les rivages, les cadavres de phoques et d'éléphants de mer, qui viennent s'échouer, ne pourrissent pas et près des villes, les autorités doivent faire procéder à leur enfouissement, ne serait-ce que pour dégager la plage.

 

 

Les voiliers pendant la guerre 1914/1918

 

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