Les 3 cargos de faible tonnage, 1.400 T. environ, "MAINE ET LOIRE", "SARTHE", JEAN-BAPTISTE SAY", effectuent des transports sur La Plata et Le Parana et restent plus d'un an dans ces parages.
C'est au "VILLE DE ST NAZAIRE" que l'Administration des Colonies confie le passage des Antilles aux Etablissements français de l'Inde de 720 émigrants indiens. Au retour, le navire charge 1.200 T. de graines de ricin sur la Côte de Coromandel (la côte orientale de l'Inde) et porte cette cargaison à Marseille.
Madagascar, Saigon, la Nouvelle Calédonie, la Guinée, l'Australie, la Guyane, le Japon, Java, les Etats-Unis sont parmi les pays visités par les Vapeurs de la C.N.N.V. avant même 1890. La Compagnie aura même de 1885 à 1891 sa propre agence à Saigon et assurera des services réguliers avec son "LOIRE-INFERIEURE" entre Saigon et Bangkok (au Siam) et entre Saigon et Hong-Kong.
Il faut songer aux conditions de vie des hommes à bord de ces vapeurs: point de ventilation, la chauffe au charbon, pas de chambres froides, sauf les locaux pendant l'hiver.
Tout cela, c'était une bien rude aventure.
Quant aux voiliers, nous y reviendrons.
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Le long-cours n'était pas nécessaire pour pimenter de drame la vie des marins nantais. La C.N.N.V. avait ses lignes de cabotage entre les ports de l'Atlantique et du Royaume-Uni et la Cie France-Algérie qu'armait le groupe Eugène PERGELINE transportait les charbons du Pays de Galles pour compte de BLANZY-OUEST. |
A la voile ou à la vapeur, passer Ouessant l'hiver avec un petit navire n'est pas toujours une partie de plaisir.
La Compagnie BLANZY-OUEST que je viens de citer était installée à Chantenay, là même où son chantier se trouve encore. Mais depuis peu seulement. Elle avait auparavant ses parcs et son quai fluvial à l'emplacement actuel de Lefèvre-Utile.
Son charbon lui parvenait de Blanzy, près du Creusot, par les canaux et la Loire; il était acheminé par des péniches de 120 T. construites en bois vert, qui après déchargement étaient hissées à pleine mer au plus haut de la cale, débitées et vendues comme bois de feu. L'équipage, un patron et un mousse, retournait par diligence à Blanzy prendre une autre péniche.
N'était-ce pas là aussi une forme d'aventure que de parcourir la France sur des canaux tranquilles, au rythme berceur du pas des chevaux de halage, puis de se laisser doucement filer au courant majestueux de la Loire?
Nous sommes loin, me direz-vous, des voyages au Pacifique. Peut-être, mais vous pardonnerez cette digression. Ces détails ont été recueillis par mon père auprès de son grand-père, mon arrière-grand-père donc, qui, à l'âge de 10 ans navigua en 1844 comme mousse sur les péniches du Blanzy.
C'est là qu'il avait appris son catéchisme avec l'aide du patron. Il s'appelait Pierre DUTEIL, était né à Basse-Goulaine en 1834 et sa santé ne fut sans doute pas affectée par la rudesse de l'expérience puisqu'il ne mourut qu'en 1927 dans sa 93e année. Je m'en souviens fort bien.
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