Les Transports d'animaux

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Paimpol - Mât et cordages
Les transports d'animaux étaient fréquents et les hommes d'équipage devaient savoir se transformer en muletiers ou en moutonniers. Comment le capitaine aurait-il pu tolérer un manque de diligence dès lors que le fret était dû par tête débarquée? Il fallait éviter les accidents de mer et encore plus la maladie.

Pour les moutons, la difficulté en était l'abreuvage. L'eau était précieuse et tous devaient boire. Pour ce faire, il fallait habituer les animaux à boire à la bouteille. A la distribution du matin, on mettait un fil à voile autour du cou de chaque mouton qui avait bu; pour la ration du soir, c'était l'inverse, le contrôle se faisait en enlevant le fil à voile.

Les mules se comportaient moins bien que les moutons à la mer; elles étaient sujettes à la constipation et il fallait les surveiller strictement à ce sujet.

Moutons ou mules, tout cela représentait un beau travail pour des marins qui n'avaient pas toujours à rêver aux étoiles.

En dehors des animaux régulièrement embarqués, il y avait aussi des passagers clandestins. C'est ainsi qu'arriva l'aventure suivante au Capitaine H. LE NORMANT.

Vers 1880, il commandait un voilier d'un millier de tonnes avec lequel, après différentes opérations en Chine, il était passé à Saigon pour y compléter son chargement.

Au cours de la descente de la rivière de Saigon vers la mer, le chenal longe souvent la terre et les singes en profitent pour sauter des arbres dans la mâture. Tous ne regagnent pas la forêt et le Capitaine se retrouve à la mer avec des passagers clandestins qui ne sont même pas capables de travailler pour leur nourriture.

Notre Capitaine LE NORMANT avait choisi son chou-chou, et ce singe privilégié avait droit à la dunette ou s'il avait été sage, il pouvait espérer un beau morceau pendant le repas du maître.

Mais la surveillance s'imposait; un jour où elle s'était relâchée, le singe en profita pour pénétrer dans la chambre de veille; la carte de l'Océan Indien attira son attention; il la mit en morceaux qu'il jeta par le hublot. Circonstance aggravante, notre coupable fit suivre le même chemin à la pipe du Capitaine lequel, furieux, fît connaître au singe le sort que le singe avait infligé à sa pipe.

Ensuite, le Capitaine LE NORMANT en fut réduit à reconstituer tant bien que mal une carte de l'Océan Indien avec les coordonnées géographiques des ports indiqués dans l'annuaire des marées.

S'il en perdit la vie, notre singe devint néanmoins célèbre.

Faut-il classer dans cette catégorie des animaux clandestins, les poissons volants qui venaient parfois s'abattre en bande sur le pont des voiliers? Friands de nourriture fraîche, les marins ne se plaignaient pas d'une telle manne et se précipitaient pour la cueillir. Cet enthousiasme était mis à profit par les matelots qui s'ennuyaient pendant leur quart de nuit: quelques coups de ceinture à plat pont pour imiter le bruit des poissons volants, ce qui faisait surgir de leur couche les autres marins endormis.

On ne m'a rien rapporté de la suite...

 

 

La figure d'Armand CAMMARTIN, Capitaine au long-cours

 

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