Le médecin général de la Marine HESNARD
une des grandes figures du Corps de Santé de la Marine

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Samedi a eu lieu au cimetière St-Clair à Nantes, l'inhumation du médecin général de la Marine Hesnard, une des grandes figures du Corps de Santé de la Marine.

Des cérémonies officielles s'étaient déroulées le matin même à la chapelle de l'hôpital maritime de Rochefort, où le médecin général Hesnard était décédé. Les honneurs militaires lui furent rendus. Le médecin général Num, directeur de l'Ecole de Santé Navale, représentant le ministre des Armées, prononça l'éloge de la carrière de son ancien, devant une nombreuse assistance, tant de la Marine et des autres armées, que du corps médical. Le médecin général Bayle, auteur d'études considérables sur l' aspect médical des crimes nazis, était venu tout spécialement d'Allemagne, représentant les disciples du médecin général Hesnard.

La carrière de celui-ci explique l'ampleur de l'hommage qui lui a été rendu. Né en 1886 à Pontivy, entré à Santé Navale en 1906, le jeune docteur Hesnard montra rapidement des dons particuliers pour la neuropsychiatrie et spécialement la psychanalyse. Mais sa connaissance des hommes allait s'enrichir de ses expériences. Dès avant 1914, il s'était attiré la reconnaissance du gouvernement grec, puis en 1915-1916, celle des Serbes par son dévouement au cours des épidémies qui frappèrent ces deux peuples.

Professeur à l'Ecole de Santé Navale, il alterne ensuite embarquements (Indochine) et postes hospitaliers. Chef de service, professeur de neuropsychiatrie à l' hôpital maritime de Ste Anne de Toulon, puis médecin-chef de l'hôpital, puis appelé au Ministère, il fut de 1940 à 1943 successivement directeur du Service de Santé à Bizerte puis Alger.

C'est ensuite qu'il commença une seconde carrière, civile, consacrée à la psychiatrie. Fondateur de la Société Française de Psychanalyse, il en fut longtemps le président. Elève de Freud, dans un esprit de synthèse médicale et de bon sens, il avait acquis une réputation mondiale assurée par plusieurs ouvrages très connus.

La Marine lui doit d'avoir très tôt utilisé des tests, humanisés et raisonnables, et cette orientation a marqué de cette empreinte médicale tous les services psychologiques de la Marine.

Depuis cinq ans, le médecin général Hesnard s'était retiré à Nantes, où un de ses gendres, le commandant Bernard, secrétaire de l'A.C., officier de réserve de la Marine, est directeur commercial de la Compagnie Nantaise des Chargeurs de l'Ouest. Il passait l'été dans sa villa de Préfailles quand la maladie qui allait l'emporter en deux ans s'est déclaré. Il a fini ses jours dans cet "hôpital de la Marine" de Rochefort, auquel il était très attaché, dans ce port où il s'était marié.

La mère du médecin général, très romantique, avait donné à ce Breton - Picard le prénom d'Angelo qui n'a pas correspondu à son caractère, ni à sa personnalité.

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L'inhumation à Nantes a eu lieu avec une grande simplicité, en présence d'un groupe d'amis et du médecin-colonel Riché, médecin-chef de l'hôpital Broussais, qui avait prodigué ses soins au médecin général Hesnard. Le médecin général Carré, ancien élève du professeur Hesnard à l'Ecole de Toulon, a rappelé la carrière et la vie de son ancien professeur dont le Corps de Santé n'oubliera pas de sitôt l'enseignement ni l'allure. L'abbé Kéruel, aumônier militaire, dit ensuite les dernières prières.

Mme Hesnard, qui a partagé jusqu'au bout les souffrances de son mari, ses enfants (Mme Bernard et Mme Félix), ses gendres: le commandant Bernard et le colonel Félix, des Troupes de Marine, et ses petits-enfants étaient présents.

Nous leur renouvelons nos bien sincères condoléances.

Journal Nantais

 

 

Version : 07.12.2004 - Contents : Martine Bernard-Hesnard

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