Il peut paraître incongru pour une société, qualifiée de "savante", de programmer une conférence retraçant la vie d’un homme, fut-il un de ses anciens vice-présidents, qui n’est mort que depuis quelques années, et de plus conférence prononcée par son propre fils. Ce n’est pas de l’histoire dira t-on, à juste titre. C’est vrai, c’est une simple "contribution à l’histoire"…En effet, j’aurai peut-être dû intituler cette conférence : "Mémoires d’un médecin de marine nantais au XXème siècle". Car tout ce que je vais vous dire est extrait des nombreux carnets, lettres, articles écrits, laissés par Adrien Carré.
En Chine, de 1934 à 1936, il écrivit chaque semaine de longues lettres à sa mère. Du 17 juin 1940 jusqu’aux heures qui ont précédé sa mort, le 23 février 1999, il a consciencieusement tenu un petit carnet relatant faits et gestes, avec heures et dates. Nombre des extraits de ces écrits peuvent être retrouvés dans les revues historiques ou littéraires locales [1]. Etant resté en contact avec la marine active très longtemps, les nombreuses, et très longues, lettres auxquelles il répondait nous permet de connaître ses sentiments, ses réactions aux évènements.
Si le Chevalier de Cotignon [2] a attendu presque 200 ans pour être sorti de l’oubli, Adrien Carré aura eu simplement moins longtemps à attendre.
"A quoi bon faire des campagnes, si ce n’est pas pour les raconter!"
avait-il l’habitude de dire reprenant en ceci ce Chevalier, officier de marine de Louis XVI, dont la publication et la présentation des "mémoires" lui vaudront plus tard des prix des Académies de Marine et de Bretagne (prix de la Loire Atlantique).
-" Il est amusant, intéressant et émouvant de voir comment on est jugé. Je vous en fait témoin. Je crois pouvoir me le permettre, parvenu sur la hauteur d’où avant de repartir, on peut se retourner pour regarder le chemin parcouru…"
écrivait-il, en 1989, à Jacques Fauvet, directeur du journal "Le Monde", avec lequel il entretint une correspondance de presque 40 années, et auquel il écrit par ailleurs :
"Au regard de mes 80 ans, je peux dire que j’ai eu une vie passionnante".
A un ami, il précise même :
"J’ai eu deux chances dans ma vie : être médecin de marine et connaître …ma femme"
L’essentiel de cet exposé est celui d’une conférence que j’ai eu l’occasion de prononcer au musée de la Marine l’an dernier. Plus que l’histoire d’un homme, c’était l’occasion, en ce lieu qu’il aima tant fréquenter, de rendre hommage à une génération de médecins qui, durant environ 80 ans, avait appartenu à un corps d’officiers de la marine : les médecins de marine. Cet exposé se voulait ainsi une contribution à l’histoire de la médecine, une part également de l’histoire de la marine.
Tout en conservant le squelette de cette conférence, je vais essayer de m’attarder sur les aspects nantais de sa carrière, puisque le hasard a fait que, nantais, il a servi dans la marine longtemps à Nantes. Mais curieusement, il avait l’impression que cet aspect maritime et médical de sa vie était celui qui retenait le moins l’attention de ses amis nantais :
"Même considéré avec sympathie, je m’aperçois que l’image que je donne à Nantes - sauf chez les marins - est très partielle et trop axée sur des problèmes propres à l‘ouest. Ceci s’explique d’ailleurs, puisqu’en dehors des milieux maritimes – et de certaines associations – on me voit surtout sous les traits du "combattant vendéen [3]". Or en moi, l’essentiel est ailleurs" (1988).
En marge du "Guide officiel du "Nantais Bon chic, bon genre"de 1988 , il note :
"C’est en gros fort aimable, mais ce qui est caractéristique du point de vue mondain de chroniqueurs locaux, c’est que ce qui me caractérise, même localement, n’y apparaît pas : mes activités marine!"
C’est ainsi qu’il répondait plus tard à une enquête :
-"Quelle est l’œuvre ou l’action de votre vie à laquelle vous attachez le plus
d’importance ? :
- Mon rôle parmi les Gens de mer par des recherches d’hygiène navale!"
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Adrien Carré est né en 1908. "Navalais [4]"de la promotion 1928-1932 de l’Ecole de Santé navale de Bordeaux, il a quitté le service actif en décembre 1966, soit environ après 40 ans de service. Au cours des années 60, c’est à dire au moment où il a quitté la marine, tous les Corps de médecins militaires ont été "fusionnés" dans un unique Corps de "médecins du service de santé des armées" et donc les appellations et spécialisations de "médecin de la marine" ont alors théoriquement disparu [5]. Mais, ayant, par la suite, continué à "servir" la marine par le biais des associations d’anciens marins, je crois qu’il a porté, pour la dernière fois, son uniforme, en mai 1994, pour les obsèques de son ami le Capitaine de vaisseau (er) Bernard, président des anciens marins à Nantes, et, de surcroît, membre éminent de la société archéologique et historique de Nantes. |
Si la carrière d’Adrien Carré [6] présente quelqu’intérêt aujourd’hui, c’est qu’elle est marquée par la relative diversité des fonctions et responsabilités qu’il a été conduit à assumer, assez représentative, sans être exhaustive, des missions susceptibles d’avoir été confiées à ces médecins :
les embarquements sur toutes les mers du globe ou presque, avec en particulier une campagne en Extrême-Orient, les écoles, la guerre, les Gens de mer", les arsenaux, la direction du Service de Santé d’une région maritime…La marine nationale, en "campagne", en paix et en guerre, les marins du commerce, la pèche…Médecin d’unité, parfois en hôpital, médecin du travail, hygiéniste et ergonome, administrateur, directeur et même un peu parfois…"maquignon"
L’espace–temps dans lequel s’inscrit cette carrière, et celle de ses camarades de promotion, est marqué par une formule qui lui était familière. En 1989, reçu sur un bâtiment à Nantes, il déclare :…
"Ma campagne d'Extrême Orient était exactement à moitié chemin (1934 - 1936) entre Courbet et maintenant, et, quand je raconte "mes campagnes", je fais la même impression que si, alors j'avais entendu un survivant de la campagne de Courbet "...
…"Esprit d’autrui, ténèbres !…Peut-être est-il peu aisé de démêler l’écheveau de ses propres motivations",
avait-il l’habitude de répéter.
En fait, à 17 ans, il choisit de devenir médecin de marine parce que, ayant désiré devenir officier de marine, il s’aperçoit lors d’une visite médicale en classe de Flotte [7] à Saint Louis que sa carrière risque rapidement d’être handicapée par des problèmes de vue !
Il faut peut-être alors revenir sur sa jeunesse [8], peu différente sans doute de beaucoup de celle de cette génération. Non seulement je pense à certains de ses camarades de promotion, mais je pense ici à ses amis des "Orphelins de guerre"nantais : Maître Kieffer, Marius Faugeras, Pierre Laffiché, [9] le docteur Lecuyer, etc… En effet, comment parler de ces générations sans évoquer ce que fut le contexte d’une adolescence marquée par la guerre, et sans "soutien psychologique" particulier ?
En effet, né à Brest en 1908, il passe son adolescence à Nantes [10], à la suite de la mort de son père, d’origine bourguignonne, polytechnicien, officier d’artillerie coloniale, mortellement blessé à Verdun. Son grand’père maternel, blessé de la récente campagne, le commandant Adrien Ayme, avait été nommé major de la garnison de Nantes.
L’ambiance familiale, mère, grand-père maternel, oncles, tous officiers, valeureux soldats de la guerre qui vient de s’achever, le porte naturellement vers le monde militaire. Il s’agissait de son oncle Mario Ayme, vieux nantais d’adoption et de mariage, et de son oncle France, futur adjoint d’un certain colonel de Gaulle dans les chars.
Et pourtant, c’est officier de marine qu’il
veut devenir, et ce malgré la pression de sa mère qui le veut d’abord polytechnicien. Mais les nombreuses photos de son enfance le montre déjà habillé en petit marin ! |
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Son premier souvenir d’enfance est celui du retour par mer du Congo avec ses parents, en 1912 au moment du drame du Titanic ! C’est, aussi, sans aucun doute, l’influence d’une grand-mère, léonarde et brestoise, s’estimant exilée à Nantes pendant 32 ans, fille d’une mère à la tête d’une petite entreprise de mareyage et d’un marin de l’Etat dont la vie mériterait, à elle seule, une conférence illustrant la marine de Napoléon III ?
Les engagements personnels de son adolescence sont-ils la marque d’une jeunesse en recherche de "repères" et de fidélités après le drame dont vient d’être bercé son enfance ? C’est aussi la marque d’un certain esprit d’indépendance qui se manifeste dès sa jeunesse, quelque peu turbulente dans le cadre, entre autres, de "la bande du Molière"[11]! Passons sur ses souvenirs, d’esprit parfois fort estudiantin, souvent racontés dans les revues nantaises…
Ainsi, en particulier, en 1924, il est renvoyé du lycée pour avoir pris la tête de la contestation contre l’interdiction des processions. A 16 ans, il fonde à Nantes la section des lycéens d’Action française. Car si, "l’affaire des fiches", condamnant à ses yeux l’image d’un certain type d’officier "républicain", a profondément, marqué son milieu familial - mais en aucun cas Dreyfus dont il dira n’avoir jamais entendu parler dans sa famille - c’est le patriotisme qui le pousse à ce dernier engagement dans "L’Action Française". Pour l’orphelin, fils unique, c’est le parti "anti-boche".
" L’Action Française n’a pas toujours eu raison, mais je sais ce que je lui dois dans les moments difficiles"
écrira t-il à la fin de sa vie au propre petit-fils du Comte de Paris [12]
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De façon surprenante, il conservera toute sa vie deux fidélités de son
enfance, assez contradictoires à première vue : Clemenceau, qu’il a côtoyé quelques
instants [13], à l’age de 14 ans et a dit, ce jour là,
au jeune auditoire lycéen : "Retroussez vos manches !" et le Comte de Paris.
J’ai été témoin de son émotion quand en 1998, il a pu rencontrer à Nantes, l’arrière petit-fils du duc de Guise, celui qui lui avait fait l’honneur de l’inviter à sa table, seul avec le jeune comte de Paris, alors qu’il était jeune élève-médecin. En mars 1999, les voeux du Comte de Paris arriveront une semaine après sa mort et quelques semaines avant la disparition de ce dernier. |
Militaire il veut être, c’est une évidence. Mais, c’est marin qu’il sera ! Devant renoncer à devenir officier de marine, la rapidité avec laquelle il se convertit à l’idée d’être médecin de marine irrite fort sa mère qui rêve de le voir d’abord polytechnicien. Il doit donc alors suivre une classe de mathématiques supérieures… Il aurait pu certes se "convertir"à l’idée d’aller à Polytechnique – comme le poussaient également certains professeurs – pour se diriger à la sortie vers le "Génie maritime", mais la préparation et les contraintes propres aux concours, le confirme "s’il en était besoin, dans ma volonté de faire Médecine navale. La médecine ne nécessite pas, à dose de travail égale, la même régularité implacable dans la succession des choses. Ceci n’a rien à voir avec le travail ou la paresse. Bien des gens s’y trompèrent à mon égard…Ceci dit, je crois avoir tiré un immense bénéfice de cette éducation mathématique, ne serait- ce que par la rigueur du raisonnement, qui, du moins, à l’époque, manquait à tant de médecins".
Débat récurrent dans le corps médical !
Nous ne pourrions évoquer cette période de sa jeunesse sans rappeler que, pendant 4 ans, entre 1927 et 1930, il suivit chaque été un mois de stage pour obtenir le "brevet de conducteur des chemins de fer". Ces stages ont été créés par les compagnies, alors privées, pour former des remplaçants éventuels aux conducteurs défaillants "pour cause de grève", conséquence des grandes grèves du début des années 20 !
La vie sur les machines autour de Nantes, le partage de la gamelle quotidienne avec des cheminots souvent étonnés, mais finalement compréhensifs et coopératifs, furent pour lui, âgé d’à peine 18 ans, une expérience exceptionnelle qui lui fut utile à de nombreuses occasions [14] .
Pour devenir médecin de la marine, il est alors nécessaire de suivre au préalable le PCN (Physique, chimie, sciences naturelles), véritable année de "propédeutique"en faculté civile, en même temps que préparation au concours d’entrée dans l’une des trois "Ecoles annexes de la Marine". Dans ces dernières, s’effectuera la préparation au concours d’entrée à l’Ecole principale du Service de Santé de la Marine, située à Bordeaux et où les études dureront trois ans. Enfin si votre classement vous a permis de choisir la Marine (ou la Coloniale), vous suivez les cours d’une année à l’ Ecole d’Application de Toulon (Marseille pour les coloniaux). [15]
En 1926 il lui faut donc d’abord obtenir son PCN (Physique, Chimie, Sciences naturelles ) à Nantes :
"…A cette époque radicalement différente d’aujourd’hui, un très grand nombre d’ étudiants en médecine avaient un baccalauréat de philosophie, et le P.C.N. leur était indispensable pour acquérir une teinture scientifique ; quoique par la suite l’enseignement, outre l’anatomie en première année surtout orientée vers la clinique – dès le début, alors qu’actuellement l’étudiant est, pendant plusieurs années, gorgé de notions scientifiques, la clinique étant repoussée fort loin. Querelle interminable !"
... "Et il n’y avait pratiquement pas de sélection. Ainsi, à part les candidats aux concours, civils comme l’internat, ou militaires, l’étudiant en médecine – le carabin – menait une vie tranquille ou joyeuse"….
Je ne sais s’il a laissé aux archives de la Faculté de médecine de Nantes les récits des conditions "abracadabrantesques"dans lesquelles se passait l’examen. Comme il avait l’habitude de dire : "cela valait son besant de moutarde !". Pourtant, plus tard, quelle estime eut-il pour de nombreux médecins, de ses amis, restés à Nantes, parmi lesquels il faut citer le docteur Charbonnel, son "concurrent" pour les "bonnes"places dès la sixième au lycée!
Il rejoint enfin Brest et l’Ecole Annexe à la mi-octobre 1927 !
…"Cette École de Brest, qui nous a si profondément marqués … [16] "
… "En cette année 1927-1928, nous étions environ 120 élèves. Trente seront, cette année-là, reçus à Santé Navale. Quelques-uns avaient fait leur P.C.N. à Nantes, la plupart à Rennes. L'origine sociale oscillait entre les fils d'officiers et, en grande majorité, les jeunes gens de condition modeste…"
… "A cette époque, où le vieux Brest existait encore, tout contribuait à l'imprégnation maritime… Médecins, officiers mariniers infirmiers (un corps d'élite), malades marins, ouvriers de l'arsenal, marins du commerce et pêcheurs, retraités, tout relevait de la marine et nous préparait à notre rôle…"
Il garde un souvenir intense du sérieux des études médicales de base qu’il reçoit alors, en particulier sur le plan clinique .
… "L'autre force de l'école-annexe était le travail acharné, du moins de ceux qui préparaient vraiment le concours… L'esprit marin et colonial était pour nous une motivation puissante, qui doublait la vocation médicale… Et pourtant, Dieu sait si nous étions heureux de vivre et gais !… Je fus finalement reçu à Bordeaux dans un rang très honorable…"
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La promotion 1928-1932 de Bordeaux compte 120 médecins et 10 pharmaciens. Une quarantaine d’entre eux deviendront médecins de la Marine. De son séjour, il nous reste les photos et le texte de sa thèse : "L’Hygiène et la Santé dans la Rome antique", préfacée par le professeur Pierre Mauriac, frère de l’écrivain. Il gardera de ces trois années d’études bordelaises des amitiés qui auront l’occasion de se manifester pendant soixante dix ans , en particulier lors des annuelles réunions de promotion [17] ! |
A la sortie de Bordeaux, les nouveaux médecins rejoignent l’Ecole d’Application du Service de Santé, créée en 1896 à Toulon, à l’issue de laquelle ils sont embarqués en escadre pour une courte période de stage :
"Pour la première fois depuis bien longtemps, les officiers de notre marine avaient à leur disposition des navires égalant, pour le moins, les meilleurs bâtiments étrangers…Par un phénomène bien connu dans toutes les marines, le sentiment de montrer des bâtiments puissants et modernes avait modifié l’état d’esprit des officiers de marine d’avant guerre et de l’immédiat après-guerre…"
"…Il régnait à bord des unités nouvelles un sentiment de fierté, un tonus, un goût nouveau du métier. Et automatiquement, le refuge dans l’esprit de caste disparaissait et la camaraderie entre les différents corps d’officiers – médecins en particulier et officiers – avait repris comme avant 1890… Nous formions un groupe très uni.… Je me souviens d’exercices dont l’audace nous étonnait…De la haute école qui témoignait de la maîtrise des officiers ! …Les installations médicales du bord étaient, à cette époque, assez rudimentaires… Aussi notre intérêt se porta-il sur la vie proprement maritime et militaire…"
Parmi ses professeurs, il avait eu le Médecin général et Professeur Angelo Hesnard, future célébrité du monde de la Psychiatrie, qu’il retrouvera plus tard à Nantes et à Préfailles, |
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et futur beau père de son ami le Commandant Bernard. |
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Plus tard, écrivant à d’anciens collaborateurs, ayant accédé aux "responsabilités", il réfléchit sur ses sentiments de jeune médecin et sur les relations dans le Corps et la formation reçue alors :
"Il est incontestable qu’il existait alors une sorte de divorce psychologique entre notre "hiérarchie"et nous… Le Corps de Santé nous paraissait étroit et conformiste au point de barrer la route à tout esprit libre, et il nous semblait qu’avec le caractère de notre promotion, nous n’avions dans le Corps aucun avenir.
Le Corps de Santé, peu nombreux, de vie proprement maritime et militaire environ, souffrait encore des querelles - que nous ignorions - des années 1890. La médecine et la chirurgie étaient alors presque figées…
…La prodigieuse transformation de la science en général, et des sciences médicales en particulier, dont nous avons été les témoins, et qui a commencé avec les antibiotiques, puis a progressé de manière exponentielle, a totalement bouleversé les critères et les mentalités… L’idée que je puisse devenir moi-même un jour médecin général et Directeur de Région ne m’effleura jamais."
Quant à la formation reçue pendant ces années, elle lui semble avoir pêché par le manque de formation à la médecine dite de "combat" :
"Au point de vue médecine de guerre, il n'était question de rien. Avec l'école d'application de Toulon, c'était un perfectionnement médical, mais la préparation à la médecine ou chirurgie de guerre était inexistante.
A la réflexion, comment ne pas s'étonner, par exemple qu'on ne nous ait jamais parlé de la médecine de catastrophe, et jamais mentionné au point de vue Service de santé, ce qui s'était passé, par exemple au moment des explosions de "l'Iéna"et de la "Liberté"? Ni mentionné 1914 – 1918 ! …J'ai commencé la guerre 39-45 sans avoir reçu la moindre formation "médecine de combat". Tous mes camarades ont su faire face au mieux dans les pires circonstances, mais en improvisant… ".
A la lecture de cette lettre, me revient en mémoire que le docteur Renon m’a raconté comment, devenu lui-même directeur de cette Ecole d‘application de Toulon, il se souvenait avoir dû alors faire face, en 1968, à la contestation peu militaire de la grande majorité des jeunes médecins. Mais il notait malicieusement que certains d’entre eux étaient depuis devenus des "patrons" qu’ il ne devait pas être bon contester !
"La vie est ainsi faite…"comme disait souvent Adrien Carré.
En attendant son tour de campagne, qui est réglé par le classement de sortie, ce dernier est désigné pour embarquer sur le "Jules Verne"à Brest. Celui-ci était un navire expérimental, soutien aux sous-marins. C’était le premier bâtiment à puissants diesels… [18]
" …J’avoue que la médecine n’était pas pour moi une préoccupation dominante… Je passais à la mer – en allant parfois dans la machine – presque tout mon temps sur la passerelle, surtout aux atterrages de jour et de nuit. Ce fut une éducation pratique que je cultivai dans tous mes embarquements… "
[4] Elève de l’Ecole de Santé Navale de Bordeaux.
[7] Classe préparatoire au concours d’entrée à l’Ecole Navale
[8] "De Dakar à Clemenceau : souvenirs scolaires d’un immigré" Cahiers 1989 Académie de Bretagne
[9] Tous les deux longtemps présidents de l’Association des "Fils et filles des Tués" à Nantes.
[10] "Je suis un immigré" Bulletin de la Société Archéologique et Historique (1994-1995)
[13] Comme le montre la photo de première page de "L’Illustration" du 3 Juin 1922.
Version : 22.02.2005 - Contents : Général Claude Carré
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