Chapitre I
Suave Tunisie

Carrelage tunisien
Un début d'hiver exceptionnellement doux prolonge en Novembre 1942 l'exquise torpeur de Bizerte, à peine stimulée par la fraicheur des crépuscules.
Sur la rade céruléenne, ternie çà et là par de timides risées, des barques polychromes stagnent le long des jetées grises coupées de petits phares enluminés. Au delà du Cercle nautique, aux baies vitrées barbouillées de bleu cendré par la Défense passive, de minuscules voiles blanches s'égaillent sous le soleil tiède mais triomphant.
Un ciel étincelant diffuse sa lumière divine, moins dure qu'en été quoique toujours riche, de tons de gemmes, rosâtre et vert très pâle, noyés à l'horizon dans un chatoiement opalin. Vers cinq heures de l'après-midi, les caps, vers la Corniche, à l'entrée de la rade et vers l'est, les plages lointaines du Rhmel se profilent en contours déjà brumeux sur le mauve rutilant des collines proches du Nador et de Ben Negro. Qu'il fait bon vivre dans ce délice de clarté!

L'allée de palmiers qui mène au vieux fort de la ville, le long de la petite plage, fourmille d'enfants attardés à leurs jeux, piaillant comme une volière. Dans les rues voisines, de jeunes femmes, menues et maniérées, rentrent, court-vêtues, chargées de petits sacs et de vêtements après le bain de soleil, bicyclette à la main et le rejeton dans le petit panier à l'arrière. Des officiers en civil - marine et coloniaux - exhibent des mollets plats de couleur bois-de-réglisse sous le short blanc ou Kaki réglementaire.

Les terrasses des petits cafés, toutes tentes dehors, fleurent l'anis et la cigarette blonde. L'apéritif y assemble les silhouettes d'une petite garnison, évocatrices de notre Midi national, d'attitude moins guindée et plus sportivement débrailléee dans cette fin de saison chaude. Quelques uniformes. Des personnages d'un exotisme banalisé: profils semitiques, faces olivâtres aux yeux de velours, tarbouches tunisiens plats, écarlates au gland noir affaissé sur la nuque, gras indigènes cossus exhibant l'élégance des babouches citron et des fixe-chaussettes neuves sur des jambes pileuses.

Il n'est guère question de guerre ici. A part quelques notables israélites, dont le lourd regard, à la dérobée, révèle leur malaise de l'ambiance politique - Légion du Maréchal, francisque de l'"Etat français", relents lointains de racisme - le populaire semble ignorer presque tout de la catastrophe mondiale. C'est à peine si deux feuilles de chou et le "Téounisse-Soir", hurlé à la fin de l'après-midi par ses petits porteurs indigènes, en colportent quelques échos, amenuisés au diapason de Vichy. Plèbe silencieuse, foule des bicots dépenaillés, petite bourgeoisie locale affairée à ses menus soucis quotidiens, vivent en marge d'un univers traversé de puissantes angoisses.

Les militaires, eux, évitent de commenter les événements, étant dressés à un conformisme officiel somnolent. Weygandt n'est-il pas venu lui-même, l'an dernier, leur porter la bonne parole? Le vainqueur de Verdun, qui a fait don de sa personne à la France, ne saurait se tromper. Quant à l'espoir gaulliste, dont les opiniâtres échos nocturnes transpirent, étouffés, à travers les fenêtres closes, il n'éveille qu'un trouble désarroi. Ou il ne s'évoque que le jour, dans une désarmante incongruité, devant les V puérilement symboliques qu'une main prudemment héroïque retrace, de temps à autre, sur la paroi, à vrai dire externe, des pissotières de la place Guynemer.

Les magasins des avenues de France et de Paris sont peu fréquentés. Les flâneurs s'attardent dans le mignon petit square aux bosquets ingénues de bougainvillas et de fusains, entre les arcades du grand Hôtel aux clients galonnés et le melon de maçonnerie jaunâtre qui coiffe bizarrement le bâtiment de la Municipalité. A la terrasse du Cercle militaire, à l'architecture orientale de pacotille, des couples affalés savourent la brise alanguie qui arrive du canal, annonçant la magie voluptueuse des soirs.

La vie matérielle, restreinte depuis quelques mois, est cependant, pour les européens encore suffisante à un appréciable bien-être.

Pourtant, à l'entrée de la ville arabe, les passants sont bien plus loqueteux que jadis. Car le prolétariat musulman, malgré le sucre et le café qu'une administration soucieuse d'éviter les grondements populaires parvient à arracher pour lui au Ravitaillement, grelotte déjà dans des haillons invraisemblablement effilochés en charpie innommable. Il voit avec souci venir l'hiver, même clément, sans bois, pétrole ou charbon. Dans la foule glapissante, les culottes à besace bâillent, pouilleuses à souhait, sur les sèches musculatures basanées. De vieux sacs crasseux servent de manteaux. Des bédouines, radieuses et sordides, le menton tatoué de points bleus, des mauresques aux défroques grisâtres, ne livrant au passant qu'un seul oeil, engoncées dans de vieilles laines élimées et suintantes, gourmandent de magnifiques petits gosses nus sour leurs loques flottantes. Les mendiants, jadis chers aux touristes, amateurs sadiques de pittoresque humain, ne tranchent guère plus sur l'ensemble de la rue, si ce n'est que par leurs yeux plus chassieux ou plus cruellement rongés de trachome et par leur accroupissement plus accablé dans la fange.

Le spectacle de la vie, vers la place de France, est riche esthétiquement mais minable sous l'angle du réel social. Un humble convoi de chameaux efflanqués, fauves et pelés, défile à lentes secousses, leur charge débordante, aussi encombrante que vile, giflant les badauds en burnous rapiécé ou en gandourah déteinte dans les étroites ruelles aux portes jadis enluminées où s'efface la main magique de Fathma. Hors la lumière crue et les coins d'azur entre les toits, tout est grisaille, sali, usé. Pourtant, sur une placette aux flaques puantes, un sorcier-danseur nègre, l'oeil roublard, projette, pour quelques sourdis, ses passes bénéfiques. Attifé comme un aliéné, il agite de temps en temps ses boucles d'oreille d'argent et se trémousse sur un rythme à quatre temps, réglé par un tambourin et une boîte à clous, si pur, qu'il envoûte le passant, capté par le dandinement discrètement harmonieux, évocateur soudain de toute l'Afrique noire.

Sur le marché indigène, on ne voit plus les monstrueux étalages de légumes et de fruits qui faisaient briller les yeux des nouveaux arrivés de Marseille par le "Jean Lefève" et le "Gueydon": pyramides d'énormes oignons violacés, monceaux luisants de piments jaunes et écarlates, tas basculants de fenouils, de poireaux barbouillés de terre grasse, de choux-fleurs rebondis, coulées sanglantes de tomates trop mûres, lots plus modestes de pommes de terre, précieux aliment dont on redoute la disette.

Le Ramadan est déjà loin. Mais les douceurs chères aux palais musulmans, quoique parcimonieuses, se voient encore dans la rue. Des étalages subsistent de beignets au miel, d'oreilles de cadi, de gros macarons à l'amande authentique, de fortes dattes crevées d'un farci vert-minéral pailletées de sucre candi, de bocaux de tout calibre chargés de bonbons à l'éosine et au bleu de méthylène, de fontaines de verre troubles de citronnade frappée. Le tout envahi de myriades de mouches grasses, opiniâtres à la curée de cette sirupeuse succulence, malgré le petit pavillon en raphia que le marchand au gilet bleu de ciel abat de temps en temps du haut de sa nonchalante dignité.

La viande est devenue rare, le poisson disparait par périodes. Cependant on peut, en payant cher, au petit restaurant Kacher, près du port, agrémenter le maquereau aux poivrons grillés ou le brik à l'oeuf en pâte croustillante d'une brochette de foie entrelardé ou d'une côtelette de mouton ne sentant pas le suif. Assurément, le prestigieux couss-couss qui incendie la langue armée de pois chiches dans un tendre mélange d'agneau et de poulet, comme le méchoui rissolé qu'on arrache du vaste plateau voile à pleines mains avides, sont aujourdhui strictement réservés aux convives de qualité des caïds et des Kalifats. Mais le gourmand disposant d'une belle solde peut encore trouver à prix d'or et sans file d'attente interminable, chez le charcutier français en face de la police où trône le policier Marty, du jambon trapu d'Alsace, de molles saucisses truffées, voire même des pieds de porc farcis, à faire pâlir par correspondance les cousins de Martigues ou de Draguignan.

Voici que la nuit s'annonce. Je reviens vers la plage où l'on rentre les cabines, guettées, comme tout ce qui peut servir à quelquechose, par la rapacité astucieuse des chapardeurs nocturnes, innombrables et insaisissables (car ils n'ont pas d'état-civil). Un grand Sénégalais, la chéchia neuve éclatante, vaniteux de son ceinturon astiqué et de sa tenue naphtalinée, toise les pouilleux fuyant frileusement le vent du canal. A la proximité de la petite gare au faux minaret d'exposition coloniale, les marchands juifs de cuivre repoussé et de tapis de Kairouan défraichis ferment leurs devantures où voisinent avec une camelote précieuse de sa rareté, des portraits de tout calibre du Maréchal, encadrés de tricolore. De jeunes officiers, tout à l'heure dévêtus au tennis, se pressent en tenue militaire impeccable et en souliers vernis vers quelque intime mondanité.

Voici le monument aux morts, près de la plage, au pied duquel, récemment, l'Amiral Esteva, Résident général de Tunisie, est venu, sa barbe grise débonnaire au vent, affirmer une fois de plus la grandeur de la Résolution nationale. Entouré d'administrateurs courtoisement approbateurs du Contrôle civil aux broderies d'argent, d'autorités indigènes en tarbouch, quelque peu ahuris, d'officiers impassibles de tous grades et de fonctionnaires civils en jaquette à la suite du Président de la Légion encore mal remis des gloires de sa nouvelle préséance, il a exalté avec conviction la pureté de la France vichyste et la fraternité franco-tunisienne. D'un accent légèrement étranglé il a fait dans une homélie quelques allusions à la politique de collaboration, où l'on pouvait discerner une pointe d'inquiétude touchant la légitimité et l'efficience lointaine de la nouvelle doctrine…

Au fait, que pensent tous ces officiels, de la guerre et de la manière dont ils la font? Il est difficile de le dire, tant la protestation populaire sourde qui ne peut manquer d'atteindre leur conscience de citoyen, reste discrète à chaque incident qui délie les langues. La censure de Darlan a choqué tout le monde lorsqu'elle a prétendu s'insinuer dans la vie personnelle des familles; et les mieux pensants haussent les épaules devant la minutie divertissante des consignes de pudeur vestimentaire que contrôlent sur les plages ses policiers à casquette de marin. Quoiqu'appliquées avec la plus extrême largeur d'esprit par les chefs de service, les mesures raciales sont jugées stupides, même par un certain milieu maritime paré d'un antisémitisme distingué. Quelques personnalités, parmi les plus sympathiques, sont en suspicion du seul fait de leurs opinions banalement démocratiques. Et le caïd de Bizerte, homme de haute culture et très sincère ami de la France a été récemment démis par le gouvernement légal de ses fonctions qu'il remplissait avec une courtoisie et un tact parfaits et une rare intelligence, sous le prétexte de sympathie pour les milieux français de gauche. Son départ a navré la population entière. Mais en dehors de la rancoeur plus franche de quelques groupes sacrifiés à l'idéologie primaire du moment - jeunes israélites catastrophés à l'aube de leur carrière universitaire, ouvriers communistes surveillés, franc-maçons humiliés - c'est la plus morne apathie, le plus moutonnier conformisme.

Je connais ici pas mal de Français raccrochés à l'espoir d'une victoire anglo-américaine, même parmi les marins admirateurs de Darlan. Ils savent qu'il y a à Tunis un petit noyau de résistants et s'en réjouissent. Mais les plus lucides ou les plus résolus d'entre eux n'ont guère réfléchi à la perspective qui, au delà de la haine de l'occupant, découvre les grands problèmes sociaux et mondiaux de demain: Chasser les Allemands, là s'arrête leur doctrine patriotique. Aussi abandonnent-ils à la fortune des lointaines armées alliées, dans le gigantesque conflit qui les dépasse, parce qu'ils n'en saisissent pas le sens, la réalisation de cette idée fixe à courte portée. Et ils se concentrent sur eux-mêmes. Un vieux magistrat municipal, au zèle édilitaire très édifiant, allègue soudain, dès que la conversation s'égare sur le destin du monde, sa dureté d'oreille. Nombreux sont, comme lui, ceux qui écoutent assez pour ne rien entendre.

Quant aux officiers de carrière - à part quelques-uns, qui, indiscutablement, encouragent - par la pensée - la périlleuse entreprise de camarades qui ont gagné Londres, on leur a tellement répété, depuis des mois, que la politique est un domaine tabou, qu'ils s'interdisent de penser. Leur ignorance des questions sociales et économiques, donc de la signification des événements, est affligeante; le terme même de Marxisme les fait sourire de dédain. Ils acceptent la guerre comme une espèce de fatalité professionnelle, le pacifisme avoué leur paraissant, d'autre part, incompatible avec leur condition de militaire bon à toute guerre contre tout ennemi désigné par leurs chefs. Nombreux Vichystes et rares gaullistes communient d'ailleurs dans une sorte de snobisme bourgeois naïf, condamnant par préjugé nationaliste-militaire, en bloc "juifs et communistes".

Les chefs sont encore plus insondables, quoiqu'ils aient quelques idées toutes faites sur la question, déduites de leur mentalité de corps. L'Amiral Derrien, Commandant la Marine en Tunisie, informe, à la Pêcherie, chaque semaine ses officiers sur les événements mondiaux: Il prétend à une neutralité morale fondée sur le principe sacré de la discipline muette et de la mystique du Commandement, quelque soit la cause que celui-ci défende. On le sait religieux, dévot même à la manière des paysans catholiques de la basse Bretagne, germanophobe de naissance mais méprisant les hommes politiques. Dans ses landes natales aucun doute qu'il n'eût, civil, assemblé une horde de ruraux tueurs de boches. En service, il ne connait que les ordres de ses supérieurs. Visiblement la politique de Vichy l'écoeure, mais il s'incline devant l'autorité mystique qu'auréole le Maréchal (1).

Quant à l'Amiral Esteva, Résident général, son anglomanie est démontrée par la qualité et les modalités d'existence de son entourage immédiat; mais sa mentalité est assez particulière. Excellent homme, juste et compatissant aux humbles, qui abandonne la totalité de sa solde aux familles déshéritées de son personnel, il est pieux comme le plus zélé des écclésiastiques; et c'est l'homme "qui n'a jamais connu les femmes". Les officiers connaissent sa pureté de moeurs et d'intention mais aussi son étonnante servilité à l'égard du chef de l'Etat français et de sa personne. Attitude encore plus flagrante d'obédience mystique, esprit de vénération jadis cultivé dans les cloîtres et dont une survivance est encore décelable aujourd'hui, parmi les élites de notre Marine bourgeoise, chez quelques hautes personnalités à la mentalité loyale, héroïque même, mais anachronique… Tout ceci est étrange et secret, désuet et inconcevable mais surtout gravement inquiétant.

Il résulte de la participation collective à la discipline sacrée et à la superstition des chefs une suggestion insinuante d'esclavage moral, garot invisible et pourtant plus solide que toute police d'Etat. Il semble que, sous son influence généralisée, une sorte de réflexe d'élision des vrais problèmes de l'heure se soit organisé dans les esprits, favorisé par l'isolement de la petite colonie bizertaine dans son modeste bien-être quotidien. Instinct de défense qui balaye l'anxiété cosmique par l'illusion de quelque privilège du destin et l'endort par le sortilège d'une douceur de vivre dans l'instant présent.

Jadis les officiers désignés pour le petit port tunisien protestaient: "Ni cocu, ni embusqué!" clamaient-ils. Mais le temps de la vaillance est révolu. Aujourd'hui Bizerte est devenu la petite garnison quiète, à l'abri sous le ciel pur d'Afrique comme le crâne de l'autruche dans le sable.

C'est le port où "l'on mange bien", grâce à Allah et aussi à des oeuvres sociales généreusement ravitaillées, où les gosses s'élèvent facilement sous la protection d'officiers supérieurs incasables dans l'armée d'armistice mais promus chefs d'un service de layettes et de lait condensé. Planque des snobs mystiques et désabusés. Sécurité matérielle des familles nombreuses, méritantes et bénies par le Père vertueux des Français, qui officie, là-bas, à l'Hôtel du Parc, siège thermal des saintes entités traditionelles Travail, Famille, Patrie.

Méditant sur cet enlisement des consciences et sur cette démission des esprits, je me hâte dans les ténèbres. Je cherche mon chemin dans les rues désertes, déplorant l'absence inhabituelle d'une lune le plus souvent resplendissante et douce au coeur des enfants du Prophète. "Français et Musulmans d'Afrique du Nord" nasille dans la nuit une TSF licite, "rappelez-vous que le Maréchal n'a qu'un but: Sauver la France!" Et plus loin: "Darlan… Amiral Courbette… prébendier du désastre" sussurre, étouffée de crainte des sanctions réglementaires, une voix contraire… Mais soudain je trébuche dans une tranchée-abri que la Municipalité, dépouillé définitivement de ses minces crédits de Défense passée, achève de faire combler, non sans l'avoir laissée transformer en lieux publics d'aisance…

Et je songe alors qu'une ironique fatalité exige que dans les drames les plus poignants de la détresse humaine, une ignoble petite réalité vienne toujours souiller la grandeur de nos angoisses.

 

(1) Extrait de la circulaire (secrète) adressée à Bizerte sous le ??? de la Délégation générale du Gouvernement de l'Afrique française, qui résumait une "communication orale" du Général Weygandt aux hauts fonctionnaires, officiers généraux et supérieurs et au personnel de la Légion des Combattants d'Algérie le 21 Mai 1941: ---"Je puis vous faire part de ce sentiment du Gouvernement qu'en raison des gestes de collaboration déjà faits par la France, l'Allemagne se considère actuellement comme en dette envers nous… Le devoir de tous les Français est tracé sans équivoque… Dans l'intérêt supérieur du pays, dont il a la responsabilité devant l'histoire, sachant ce que nous pouvons ignorer, le Maréchal a décidé. Notre devoir est de le suivre…"

 

 

Introduction Chapitre II: Un vent de catastrophe

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Version : 28.03.2005 - Contents : Martine Bernard-Hesnard

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